Réalisation :
Pierre Clemens.
Durée : 08m.19sec.
2005 walkiongvoice

jusqu’au 18 septembre 2005 au Matrix Art Project, Bruxelles.

Face au phénomène de la prolifération des biennales organisées dans des contextes géopolitiques très variables, la commissaire d’expositions Evelyne Jouanno et l’artiste Jota Castro ont créé le concept de la Biennale de l’Urgence, sans fonds et dans l’urgence. Il s’agissait d’inviter des artistes du monde entier à créer des œuvres susceptibles d’entrer dans une valise, afin de les envoyer en Tchétchénie pour une Biennale internationale d’art contemporain à Grozny.

Depuis la mobilisation Biennale de l’Urgence en Tchétchénie lancée au mois de janvier dernier par Evelyne Jouanno et Jota Castro, des valises remplies d’œuvres, projets et concepts d’artistes des cinq continents font route vers une destination peu fréquentée, voire oubliée de beaucoup : la Tchétchénie.

Face au phénomène de la prolifération des biennales organisées dans des contextes géopolitiques très variables, la commissaire d’expositions Evelyne Jouanno et l’artiste Jota Castro ont créé le concept de la Biennale de l’Urgence, sans fonds et dans l’urgence. Il s’agissait d’inviter des artistes du monde entier à créer des œuvres susceptibles d’entrer dans une valise, afin de les envoyer en Tchétchénie pour une Biennale internationale d’art contemporain à Grozny.

La mobilisation a duré une semaine (autour du 26 janvier), et l’envoi d’une première valise vers Grozny a pu être organisé mi-février. Depuis, d’autres valises continuent de passer les frontières, et la biennale en Tchétchénie prend la forme de différentes expositions mises en place par des partenaires locaux, pour quelques heures seulement et à différents endroits de la ville (places publiques, rues, appartements, Bibliothèque Nationale, etc.). Le retour des œuvres n’étant pas attendu, celles-ci sont offertes à la Tchétchénie afin de constituer un nouveau patrimoine culturel.

Au total, plus de 60 artistes sollicités ont déjà répondu à ce projet : Adel Abdessemed, A Constructed World, Dennis Adams, Maria-Thereza Alves, Francis Alys, Maja Bajevic, Ruth Barabash, Delphine Bedel, Sylvie Blocher, Blue Noses, Marc Boswell & Anton Koslov, Marc Boucherot, Veronique Boudier, Mathieu Briand, Santiago Caicedo, Cao Fei, Jota Castro, Raimond Chaves, Chen Shaoxiong, Paolo Chiasera, Magali Claude, Gu Dexin, Jimmie Durham, Al Fadhil, Seamus Farrell, Adriana Garcia Galan, Ghazel, Roya Ghiasy, Yves Grenet, Daniel Guzman, Jens Haaning, Han Myung-Ok, Alfredo Jaar, Fu Jie, KOLKOZ, Koo Jeong-A, Gabriel Kuri, Surasi Kusolwong, Gilda Mantilla, Pascale Marthine Tayou, Oda Projesi, Lucy Orta, Damian Ortega, Emmanuelle Rapin, David Renaud, Thorbjorn Reuter Christiansen, Nina & Torsten Romer, Julian Rosefeldt, Juan Esteban Sandoval, Sarkis, Zineb Sedira, Shen Yuan, Nedko Solakov, Rirkrit Tiravanija, Anton Vidokle, Luca Vitone, Wang Du, Florence Wang, Sislej Xhafa, Yan Lei, Yang Fudong, Yang Jie Chang, Zheng Guogu, Zhu Jia…

Parallèlement à l’acheminement des valises jusqu’à Grozny, Evelyne Jouanno et Jota Castro ont conçu un projet d’exposition itinérante : chacune des œuvres a été réalisée en double, afin que la Biennale de l’Urgence puisse également circuler dans le monde entier et servir de « vitrine » à celle de Grozny. Pour chacune des étapes, sont aussi réunies toutes sortes d’informations sur la Tchétchénie, et les films de Mylène Sauloy et de Manon Loizeau relatant le quotidien des hommes et de leur culture depuis le début de la première guerre en 1994, y seront projetés.

Après une première présentation au Palais de Tokyo à Paris le printemps dernier, organisée dans le cadre de l’Exposition Universelle 1 de Jota Castro et parrainée par la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH), la Biennale de l’Urgence se déplace, ce mois de septembre, à Bruxelles, au Matrix Art Project qui s’associe pour cet accueil à B.P.S. 22 project, espace de création contemporaine de la Province de Hainaut.

L’accueil de la Biennale de l’Urgence à Bruxelles est motivé par la tenue, au même moment, du festival Europalia, consacré cette année à la Russie. Matrix Art Project et B.P.S. 22 project ont jugé nécessaire de présenter un contrepoint à cette manifestation officielle afin de permettre un débat contradictoire. Il paraissait en effet impossible aux organisateurs de consacrer une saison d’Europalia à la Russie, sans aborder le problème tchétchène.
Des artistes belges participeront à cette édition.

Un point internet avec webcam et accès direct au site web créé pour l’occasion – www.emergencybiennale.org – tente aussi de rendre possible la connexion avec les interlocuteurs tchétchènes, de recevoir des images et informations sur la valise et le déroulement de la mise en place des expositions en Tchétchénie, tout en proposant, à travers un forum de discussions, de réagir et d’échanger sur le sujet au-delà de toutes frontières.

Après Bruxelles, l’exposition se rendra à Bolzano, Milan, Florence, Calcutta, New York, Cali, Santiago du Chili, Sydney, Melbourne, en Palestine (d’autres lieux sont encore en discussion), augmentée chaque fois par de nouveaux artistes proposés par les structures invitantes. Idéalement, la route se terminera à Grozny et permettra la réunion des œuvres et de leur double.

Une publication est en préparation. Elle rassemblera des textes sur la situation des droits de l’homme, des articles théoriques sur l’art, la politique et les sciences sociales, ainsi que les images des différents projets artistiques, menés dans tous les lieux qui ont accueilli la Biennale.